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Castoriadis, Subir ou agir

Nous ne sommes pas au monde pour le regarder ou pour le subir ; notre destin n’est pas la servitude ; il y a une acion qui peu

 

 

Nous ne sommes pas au monde pour le regarder ou pour le subir ; notre destin n’est pas la servitude ; il y a une action qui peut prendre appui sur ce qui est pour faire exister ce que nous voulons être ; comprendre que nous sommes des apprentis sorciers est déjà un pas hors de la condition de l’apprenti sorcier, et comprendre pourquoi nous le sommes en est déjà un deuxième ; au-delà d’une activité non consciente de ses vraies fins et de ses résultats réels, au-delà d’une technique qui d’après des calculs exacts modifie un objet sans que rien de nouveau en résulte, il peut et il doit y avoir une praxis[1] historique qui transforme le monde en se transformant elle-même, qui se laisse éduquer en éduquant, qui prépare le nouveau en se refusant à le prédéterminer car elle sait que les hommes font leur propre histoire.

 

Cornélius Castoriadis, L’institution imaginaire de la société, Seuil 5e éd., 1975, p. 77.



[1] La « praxis Â» se distingue de la pratique en ce qu’elle ne transforme pas seulement les objets de l’action mais qu’elle transforme aussi le sujet de l’action.


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