Qui suis-je ?

 

Je trouve cette question très pertinente. En effet, s’il fallait que je réponde, sans réfléchir vraiment, je dirais : « Un être exceptionnel », mais, en y réfléchissant un peu plus, je m’aperçois que je suis certes unique, mais aussi en quelque sorte comme tous les autres. Là est la contradiction : je suis également un moi social et un moi profond.

C’est-à-dire que, dans la forme, je m’appelle Aurélie, du latin aureus qui signifie l’or. J’aurai bientôt 19 ans, je réside à Pierrefitte dans un grand appartement, avec mon père. Mes parents sont divorcés depuis plus de dix-huit ans. Mais j’ai un petit frère de 4 ans et une petite sœur de 11 ans du côté de mon père. Je n’ai plus aucun contact direct avec ma mère depuis environ neuf ans. Je travaille le week-end dans un Monoprix sur les Champs-Élysées pour me permettre de subvenir à mes besoins matériels. J’aime les sorties, danser, mes amis, les week-ends et la psychologie.

Ce que je veux dire par « la forme », c’est ce que peuvent dire de moi les autres et la façon dont je me comporte  en société.

Je me connais très bien : mes défauts principaux sont l’impatience, l’arrogance et la prétention. Effectivement je suis très imbue de ma personne, je m’aime et je m’adore moi-même. Selon certaines personnes, ces affirmations pourraient paraître exagérées et étonnantes. Mais moi je me sens belle, intelligente et réfléchie. À certains moments, je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas et cela m’a valu quelques jugements… Je n’ai pas la langue dans ma poche et j’aime dire les choses telles que je les pense, sans parfois prêter attention aux sentiments des autres. Je suis aussi très possessive. On  pourrait penser, on me l’a déjà fait remarquer, que je suis méchante, garce et sans cœur, mais ceux qui me connaissent réellement savent de quoi je suis capable.

En revanche, pour ce qui est de mes qualités, il faudrait poser la question à mes proches. Je pense être généreuse avec ceux qui ont de l’importance, attentionnée et à l’écoute toujours des problèmes, sans émettre de jugements, je suis intègre. Je pense réussir tout ce que j’entreprends, je suis obstinée, car ma tante m’a dit un jour : « Toi, et toi seule, traces ton avenir. » Je sais qu’elle a raison. Chaque chose que nous faisons est un moment important sur notre chemin.

Je suis passionnée et romantique. Dans la société actuelle, comment se permettre de dire que c’est une qualité ? C’est un défaut ! Mais chacun a sa propre opinion sur le sujet.

Le moi profond est un peu différent… Il y a quelques années, j’étais quelqu’un de très gentil, renfermé, et puis plusieurs événements majeurs dans ma vie ont fait de moi une personne agressive et excessive. Parfois, à l’intérieur, il y a une part de sensibilité et d’amour, mais elle est recouverte par une chape de béton. Ma conscience me dit parfois : « Ne fais pas ça, tu vas souffrir… » J’ai peur, comme tout le monde, de certaines choses, mais pas comme tout le monde : certains ont peur de la  mort, d’autres des jugements d’autrui… Moi, c’est bizarre, mais j’ai peur des relations humaines. Elles m’effrayent. Je m’explique : je pense que les êtres humains sont cruels et cupides, moi la première d’ailleurs. Du haut de mes 19 ans à peine, j’ai vécu énormément de moments durs et les relations ont toujours fini par se terminer mal, ou se sont dissipées avec le temps. On peut croire aux valeurs de l’amitié et de l’amour : mais est-ce une bonne chose de nos jours ?

Je ne pense pas être malheureuse, au contraire, surtout quand je vois des personnes qui n’ont plus de famille, plus de maison, ni lits, ni nourriture, comme dans les pays en crise, ça me fait beaucoup de peine et je crois avoir de la chance. Je trouve la société capitaliste dans laquelle nous vivons dure et nulle. Je pense que la vie est mal faite.

Moi, je rêve de soleil, de gens souriants et heureux. Je veux réaliser mes buts qui sont de fonder une famille dans une atmosphère agréable, d’avoir un boulot intéressant et un gentil mari. Mais je crois que tout le monde rêve de ça et ça ne se passe pas toujours comme on veut.

Je suis parfois superficielle… Et aussi j’aime l’autorité, c’est-à-dire que j’aime le pouvoir, les ordres, quand c’est moi qui les donne, bien sûr. J’aime la compagnie masculine, mais je n’ai pas encore trouvé celui que je cherche : je crois que je suis assez perfectionniste et j’ai du mal à accepter les défauts masculins.

Que dire de plus ? Je pourrais en écrire des « tartines », et puis se décrire en si peu de pages est assez difficile. Je crois que la pensée est la seule chose qu’on ne pourra pas nous enlever et qui nous appartient vraiment. Pour conclure, je dirais que j’aime avant tout la gloire. Obstinée et décidée, j’aime commander et, derrière un masque de brusquerie, je cache mes sentiments pour  me protéger. J’ai aussi le goût du risque, de la surprise et du mystère…

Et je me demande, en relisant ce que j’ai rédigé, si je suis folle ou anormale… Mais à qui d’en juger ?

 

Aurélie Jagu